Lycée Jean-Mermoz de Dakar, Sénégal.Architectes : Terreneuve, Adam Yedid, Architecture & Climat
Est-ce parce qu’elle semble avant tout sculptée par les vents, le soleil et la pluie que son architecture échappe aux inévitables gimmicks des dernières tendances architecturales ? L’éthique d’une économie de moyens n’est pas ici une posture, elle n’empêche d’ailleurs pas l’expression d’une sensualité perceptible dans chaque jeu d’ombres, de couleurs et de matières.
L’ensemble de l’établissement est évidemment pensé en fonction de l’organisation scolaire, mais c’est davantage la recherche d’un confort climatique naturel qui paraît avoir déterminé son architecture. Jeux des cours et des passerelles, épaisseur des murs et des portiques, fenêtres et passages, coursives et auvents : le dessin de chaque chose paraît n’avoir été conçu que pour domestiquer le vent, capter, réfléchir ou cacher le soleil.
Trop souvent revendiquée abusivement, l’intemporalité de l’écriture architecturale trouve ici une forme d’accomplissement. Mais l’ascèse qui la suscite n’interdit pas le plaisir sensuel qu’offre la diversité des sensations spatiales, renforcée par celle des couleurs : canyons et coursives irriguent les classes longitudinalement, tandis que des passages transversaux surplombent ces vallées qui seront bientôt envahies par de grands arbres. Ces passerelles se glissent ensuite entre chaque bâtiment, découpant des séries de cadrages vers la ville alentour.